Suivi citoyen des politiques publiques : La CODEL dans trois régions du Burkina Faso

Des centaines d’hommes et de femmes issus de différents secteurs d’activités, réunis à Gaoua, Dori et Banfora, ont participé à des conférences publiques organisées par la Convention des Organisations de la société civile pour l’Observation Domestique des Elections (CODEL). Débutées le samedi 04 mai 2019 dans la région du Sud-Ouest,  ces sorties ont pris fin le jeudi 30 mai 2019 dans la région du Sahel. Ces rencontres ont permis aux participants de renforcer les connaissances des citoyens sur le programme Présimètre en vue d’un meilleur suivi des politiques publiques.

La Convention des Organisations de la société civile pour l’Observation Domestique des Elections (CODEL) a initié une série de conférences publiques dans les régions du Sud-Ouest, des Cascades et du Sahel respectivement le 04 mai à Gaoua le 22 mai à Banfora et le 30 mai 2019 à Dori. L’objectif général de ces conférences est d’améliorer le suivi citoyen des politiques publiques au Burkina Faso.

A ces rencontres portant sur le thème «suivi citoyen des politiques publiques avec un focus sur le présimètre», les participants ont mieux cerné la situation de la mise en œuvre du PNDES dans leur région. Ils ont aussi été instruits sur comment suivre les différentes actions de développement. Les participants de Dori ont eu droit à des interventions sur l’état de la mise en œuvre du Programme d’urgence pour le Sahel (PUS).

A travers ces conférences, la CODEL entendait offrir un cadre d’échanges interactif sur la mise en œuvre du PNDES, présenter sa contribution au programme présimètre et renforcer la participation des acteurs au niveau régional dans le suivi des plan locaux et régionaux de développement.

Du suivi citoyen des politiques publiques

Lors de la toute première activité à Gaoua, M. Daniel Da Hien, Vice-président de la CODEL, a expliqué que le contrôle citoyen de l’action publique est une action menée par des citoyens ou des organisations de la société civile pour contrôler la gestion publique ou inciter l’Etat/collectivité locale à rendre compte aux citoyens. Le suivi citoyen ; selon lui,  «…constitue une réelle opportunité pour une élaboration plus participative des politiques publiques de développement». Romaric Maiga, un des participants, a salué la communication. «C’est une communication essentielle car plus les gouvernants savent qu’ils sont contrôlés par les populations, plus ils fourniront des efforts pour mieux faire… » a t-il dit.

A Banfora et à Dori, Mme Zanga Lydia, secrétaire exécutive de la CODEL a insisté sur l’importance d’une bonne organisation afin d’assurer un suivi citoyen efficace. Ainsi, de façon individuelle ou en association, la veille citoyenne doit se faire dans la crédibilité, la rigueur et le respect de l’autorité afin de pouvoir mieux suivre la gestion de la chose publique dans la légalité.

Sur la mise en œuvre du PNDES

Concernant l’état de mise en œuvre du PNDES, la contribution des directions régionales de l’Economie et de la Planification (DREP) a été sollicitée.

Ainsi, selon le DREP du Sud -Ouest, Jean Robert TRAORE, de 2016 à 2018 pour l’ensemble des sous-effets attendus, le taux d’exécution des activités est de 49,55%.  Au plan financier, sur une programmation globale de   10 308 344 000 FCFA,  6 015 778 000 FCFA ont été investi ; soit un taux d’exécution financière globale de 58,36%.

Pour sa part, Rasmané Sankara de la DREP des Cascades a annoncé que de 2016-2018 et sur un total de 114 investissements attendus, 84 ont été entièrement réalisés, soit un taux de réalisation global de 73,7%. Pour la même période, le montant total investi est ressorti à 6 104 963 284 FCFA pour une prévision de 7 748 468 228 FCFA, soit un taux d’exécution financière globale de 78,8%.

Au sahel, les exposés sur le PNDES et le PUS ont été faits par M. Harouna KAORE. Il a indiqué que pour le PNDES et au titre du bilan physique on peut retenir 378 actions programmées ; 252 actions déjà réalisées ; 62 actions en cours de réalisation et 64 actions non réalisées.

Pour le bilan financier, il a rappelé que les prévisions s’élèvent à 7 070, 67 millions pour un montant engagé visé de 5 177, 66 millions et un taux d’exécution financière: 73,23 %.

Quant au Programme d’urgence pour le Sahel (PUS-BF), le communicateur a fait savoir qu’i a un coût initial de 455,34 milliards de FCFA sur la période 2017-2020 dont 169,48 milliards pour l’année 2018. Les principales réalisations concernent les secteurs de la santé, de l’eau et assainissement, de l’agriculture et aménagements hydrauliques, de la jeunesse, de la femme, des ressources animales et halieutiques. Il y a aussi l’économie, le commerce, l’énergie et bien évidemment la sécurité.

Les participants ont voulu plus d’informations sur la localisation précise des réalisations, les écarts entre les taux de réalisation physique et financier, l’état de mobilisation des 18 000 milliards promis par les investisseurs lors de la conférence de paris en soutien au PNDES. Ils ont aussi posé des questions sur le fondement du PUS-BF ou encore sur le degré d’implication des populations dans la formulation des politiques de développement ;

Les interventions ont permis aux différents participants, issus majoritairement des organisations de la société civile d’avoir des éléments concrets pour l’appréciation des réalisations dans leur région. «Nous sommes ravis d’avoir ces informations car elles nous permettent de comprendre comment est exécuté le programme de développement dans notre région particulièrement et dans tout le Burkina Faso. Chose qui nous permettra de mieux orienter nos activités en tant que société civile» a déclaré Mme Adeline Kambou.

De la présentation du programme du Présimètre

Dans toutes ces régions, le programme Présimètre et sa plateforme numérique de veille citoyenne Présimètre.bf ont été présentés aux participants. Le presimètre.bf a été particulièrement apprécié par les participants qui s’y sont inscris pour certains, afin de pourvoir interagir sur la plateforme et donner leur appréciation sur les différentes thématiques traitées.

Même ceux qui ne maîtrisent pas l’outil informatique peuvent participer au programme, comme l’a expliqué la secrétaire exécutive de la CODEL, Mme Zanga Lydia «Le programme présimètre renferme plusieurs activités auxquelles les personnes ne maitrisant pas les NTIC se retrouveront. Les appels téléphoniques lors de l’émission dialogue citoyen sur la RTB, la participation aux espaces de dialogue et d’interpellation communautaire, aux différentes conférences publiques et au dialogues citoyens organisées sur le terrain par les OSC partenaires au Présimètre… » sont de son avis, des possibilités offertes à tous les citoyens quel que soit leur degré d’instruction.

L’initiative de ces conférences sur le suivi citoyen a été bien accueillie dans toutes les régions. Mme Apiou/Kabore Joséphine,  Gouverneur de la région des cascades a remercié et félicité la CODEL pour son engagement citoyen auprès du peuple Burkinabè et son accompagnement  pour la consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance à travers la promotion de  l’imputabilité politique et la redevabilité socio-économique dans notre pays. Selon elle, la démocratie burkinabè est très jeune et a besoin de toutes les couches de la population pour sa consolidation. Ce à quoi s’attelle la CODEL.

Avant ces sorties, des initiatives similaires ont été menées dans d’autres régions du Burkina Faso en 2018 et ont regroupé des participants issus d’organisations de la société civile, des services techniques, d’autorités coutumières et religieuses. Pour l’année 2019, après Gaoua, Banfora et Dori, l’honneur reviendra à d’autres villes d’abriter dans les mois à venir des rencontres de la CODEL.

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