Comment renouer avec l’État de droit démocratique ?

Déclaration liminaire, conférence de presse du 21 juillet 2022

Comment renouer avec l’Etat de droit démocratique ?

Depuis le 24 janvier 2022 le Burkina Faso vit dans un état d’exception. La consolidation de l’Etat de droit démocratique issu des élections couplées présidentielles et législatives du 22 novembre 2015 et de celles intervenues le 20 novembre 2020 relevaient un défi qui  n’a pu être tenu du fait d’énormes difficultés institutionnelles, économiques et sociales. Ces difficultés se sont principalement aggravées par un terrorisme qui s’est annoncé de façon inacceptable dès les premiers moments du 15 novembre 2015 et qui n’a cessé de façon insidieuse à étendre ses tentacules dans tous les domaines de notre pays jusqu’à la rupture de la vie constitutionnelle normale du 24 janvier 2022.

Ainsi, les burkinabè se sont trouvés plongés dans un cadre difficilement vivable et qui les interpellait de tous les côtés et de toutes manières. Les nouvelles autorités qui se sont installées avec la ferme intention de remédier la situation apocalyptique que vivait le peuple ont annoncé avec vigueur de rétablir notre pays dans ses frontières en repoussant et en éradiquant l’hydre terroriste, d’empêcher et de limiter l’exode de nos terroirs des populations internes et de remettre après une refondation profonde le Burkina Faso sur le chemin de l’Etat de droit, de la démocratie et du développement.

Très vite, de nouvelles structures institutionnelles ont été mises en place. Un comité d’experts a été mis en place pour écrire les textes qui devaient soutenir les nouveaux fondements de la république et nous débarrasser du terrorisme, ramener et rétablir les populations amenées à se déplacer dans leur propre pays et réparer la désarticulation dont a été l’objet le Burkina Faso. Par la suite une assemblée législative de transition  a été mise en place et un gouvernement de transition a été formé pour compléter un nouvel exécutif.

Le pouvoir judiciaire qui a été relativement épargné est appelé à continuer la conduite du droit.

A-t-on pu atteindre les objectifs définis et annoncés au lendemain du coup d’Etat et justifier cette rupture institutionnelle ?

L’environnement institutionnel du Burkina Faso et son appartenance à des organismes d’intégration économique et sociale  tels l’UEMOA, la CEDEAO et au-delà l’UA et les Nations Unis ne sont-ils pas mis à mal dans le contexte que nous vivons ?

A la date du 03 juillet la CEDAO qui comprend aussi la situation et après plusieurs contacts notamment via le médiateur qu’elle a nommé, a donné son avis sur la situation qui prévaut au niveau de notre pays. Elle a convaincu l’actuel tenant du pouvoir de revenir à un ordre constitutionnel normal au plus tard le 1er juillet 2024 ; de faciliter le retour des populations déplacées internes au nombre d’environ 2 000 000  de personnes ; de créer des synergies pour faciliter la lutte et la victoire contre le terrorisme ; de pacifier l’Etat Burkinabè afin de mieux le reconstruire sur une base démocratique solide et réussir son développement avec l’ensemble de toute la population.

Pendant ce temps, la CODEL n’a pas croisé les bras et a continué un travail citoyen avec l’aide des partenaires techniques et financiers qui ont accepté de l’appuyer dans la consolidation de son travail et le renforcement des capacités de ses membres.

Ainsi notre convention bénéficie d’un soutien d’un certain nombre de ses partenaires dont le NDI en vue de  continuer son travail d’éducation électorale et pour contribuer à préparer le retour à une vie constitutionnelle normale, ceci en accompagnant les autorités dans les réformes souhaitées dans le cadre d’une gouvernance électorale sans exclusion, sans corruption, sans fraudes, sans violences et acceptée par tous.

C’est dans ce cadre que nous vous soumettons l’ensemble du travail fait avec la collaboration du NDI et d’une partie de la société civile pour un retour à une vie constitutionnelle normale. Pour se faire, des actions ont été menées dans plusieurs domaines tels :

  • CONTRUBUTION A L’ELABORATION DE LA CHARTE DE LA TRANSITION A LA DEMANDE
  • ANIMATION DU DEBAT SUR LES REFORMES ELECTORALES ET LA CONSOLIDATION DE LA GOUVERNANCE LOCALE
  • RENFORCEMENT DES CAPACITES DE LA CODEL ET DE SES MEMBRES
  • ANIMATION DU DEBAT SUR LA RECONCILIATION NATIONALE ET RENFORCEMENT DE LA COHESION SOCIALE
  • ACTIVITES POUR RENFORCER LA CONFIANCE ENTRE LES FDS ET LES CITOYENS CONDITION, SINE QUA NON POUR UN ENGAMENT POSITIF
  • ANIMATION DU DEBAT SUR LES REFORMES INSTITUTIONNELLES, CONSTITUTIONNELLES, SECURITAIRES ET LUTTE CONTRE LE TERRORISME
  • MISE EN PLACE D’UN PROJET DE SUIVI CITOYEN SUR LES REFORMES ELECTORALES

En tant que première force d’observation électorale indépendante de notre pays, la CODEL continuera de jouer son rôle citoyen et ne ménagera aucun effort pour le retour à l’ordre constitutionnel normal et une gouvernance électorale vertueuse au Burkina Faso.

Fait à Ouagadougou le 21 juillet 2022

                   Pour la CODEL

Me Halidou OUEDRAOGO, Président

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