Élections et sécurité au Burkina Faso : La CODEL met en place une équipe d’alerte.

Dans le but d’apporter sa  contribution à la pacification du processus électoral, la CODEL a mobilisé une équipe de 2OO moniteurs et monitrices provenant des 45 provinces du Burkina Faso.  Du 23 octobre au 6 novembre 2020, une série de cinq sessions de formations a permis de donner les éléments nécessaires aux moniteurs afin de mieux jouer leur rôle sur le terrain. L’objectif global de ces formations selon la convention est de renforcer les capacités des moniteurs pour un suivi des éventuelles violences qui pourraient survenir lors des présidentielles et législatives du 22 novembre 2020 au Burkina Faso.

 Mieux connaitre la CODEL pour mieux la représenter

Afin de mieux présenter la CODEL à ses moniteurs et monitrices, une séance de présentation a marqué le début de chaque formation. Ainsi, pendant les cinq formations, plusieurs membres du bureau exécutif national ont permis aux participants de mieux connaitre la CODEL. De leurs interventions, on retiendra que la CODEL a été créée en juillet 2015 à l’orée des élections historiques. De par ses actions de monitoring des élections de 2015 et de 2016, elle a apporté sa contribution à l’acceptation des résultats par les différents acteurs. Par la suite, elle s’est investie dans la veille citoyenne à travers le programme présimètre dont elle est un acteur majeur. Pour le processus actuel, elle mène plusieurs actions dont la mise en place de 3800 observateurs domestiques et le déploiement de 200 moniteurs sur le territoire national qui joueront le rôle de sentinelle en faisant remonter les cas de violences qui surviendraient dans leur zone de couverture

La violence électorale, qu’est-ce que c’est ?

Selon les communicateurs du modules sur la violence électorale, cette dernière peut être définie comme une situation de compétition (accès à une position de pouvoir…) dans laquelle les parties (au pouvoir ou d’opposition…) sont conscientes de l’incompatibilité des positions (offres politiques, idéologiques, programmatiques…) dans laquelle chaque partie veut occuper une place qui est incompatible avec celle de l’autre partie.  De par sa nature négative, la violence électorale a naturellement des effets indésirables sur la gouvernance et le développement. Elle empêche le fonctionnement normal des institutions  gouvernementales, porte atteinte à la légitimité de l’Etat, provoque la fuite des investisseurs étrangers et nationaux, engendre une baisse considérable des niveaux de confiance sociale et contribue à l’appauvrissement. Vue ces effets non enviables, il est donc préférable pour tous de mener des actions afin d’éviter au maximum les conflits bien qu’ils soient en général Normal, Naturel, Neutre. Intimidation, Menace d’agression physique, Agression physique / torture, Affrontement de groupe de personnes, Destruction de propriété, Vol, Enlèvement, Tentative de meurtre, Agression sexuelle, Meurtre … sont quelques exemples de typologie de violences physiques cités par les formateurs. Et comme acteurs et agents potentiels de violence on peut citer les partis politiques et les candidats, les citoyens, les services de sécurité non étatique, l’Etat, la société civile et bien d’autres.

Périodes sensibles du cycle électoral

De la communication des présentateurs, de façon globale, le cycle électoral est constitué de 8 éléments représentés dans le schéma ci-dessus.

Il a été donc recommandé aux participants de ne négliger aucune étape car les facteurs de risques liés aux élections peuvent être décelés tout au long du processus électoral, c’est-à-dire du cadre juridique aux activités postélectorales. Même si l’intensité, les auteurs, les victimes, les modalités et les motifs diffèrent légèrement d’une phase à l’autre, d’un segment à l’autre, la fragilité du cycle électoral est un paramètre à prendre en compte dans la gestion d’un processus électoral, quel que soit l’acteur que l’on incarne dans un tel évènement. Chaque étape a son importance et a des influences sur le processus, selon les formateurs.

 

Dispositif de monitoring des violences électorales de la CODEL

Comme il est de coutume, la période électorale reste des moments de tensions du fait des velléités de conquête du pouvoir. Selon les responsables de la CODEL, dans le but de  contribuer à pacifier le processus électoral, elle  a mis en place un dispositif constitué de 200 moniteurs  (4 dans chacune des 43 provinces; 12 à Bobo Dioulasso; 16 à Ouagadougou), une équipe de réponse de 3 personnes et un système de remontée rapide des données via une application mobile (KoBocollect). Ce dispositif permettra donc à la convention de faire de l’alerte précoce, c’est à dire collecter, analyser les informations concernant les situations  réelles ou potentielles de conflit en vue de prendre des dispositions pour ne pas que le conflit dégénère en violence.

Comportement  du moniteur de la CODEL

A la fin de chaque session de formation, les participants ont pris connaissance du code de  conduite qui décrit, en termes très concrets et précis, les règles de conduite minimales auxquelles tous/toutes les moniteurs/trices de la CODEL sont censés obéir. A l’unanimité, les moniteurs CODEL ont accepté la responsabilité personnelle qui leur incombe de respecter ces règles de conduite qui leur serviront de guide dans l’exécution de leur mission.

Ensemble pour des élections apaisées !!!

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