Réformes électorales au Burkina Faso : La CODEL identifie six thématiques prioritaires.

Lors d’une conférence de presse animée le mardi 22 novembre 2022 sis à son siège à Ouagadougou, La Convention des organisations de la société civile pour l’observation domestique des élections (CODEL) a dévoilé aux hommes et femmes des médias de notre pays six thématiques de plaidoyer en vue des élections de 2024.

Des interventions des conférenciers, il ressort que c’est à travers le projet « Veille et monitoring citoyen pour une bonne gouvernance électorale au Burkina Faso » financé par le NDI, que la CODEL a organisé des activités de capitalisation des recommandions issues des élections de 2015, 2016 et 2022 au Burkina Faso. De cette capitalisation, six recommandations seront retenues pour faire l’objet de plaidoyer en vue de leur prise en compte dans les reformes électorales programmées. Ce sont entre autres :

Le suffrage universel direct : la CODEL ayant fait cas des conflits enregistrés lors des élections municipales en 2016, a proposé que « le système actuel d’élection des exécutifs communaux au suffrage indirect ayant été éprouvé et ayant montré ses limites, il parait opportun d’expérimenter un nouveau mode de désignation », a lancé DA Hien Daniel, vice-président de la CODEL.

-La CNIB ou passeport comme document unique de votation : L’avantage de la CNIB comme document de votation pourrait se fonder sur la réduction du coût des opérations de vote. La CNIB est le document utilisé pour l’inscription sur les listes ce qui témoigne de sa fiabilité et sa sécurité. L’utilisation pourrait contribuer à réduire la corruption électorale ».

-Le Quota genre : Selon Adjaratou TALL membre du groupe de réflexion sur les réformes électorales, «les jeunes et les femmes doivent participer au développement de leur pays, a rappelé la CODEL. Il est attendu pour les échéances de 2024 au Burkina Faso, une liste dédiée pour les jeunes, les femmes et les personnes en situation d’handicap dans les postes nominatifs».

-La situation fiscale des candidats : La CODEL plaide pour l’instauration d’un « quitus fiscal » dans le code électoral pour les candidats désirant participer à une élection. « Etant entendu que les candidats à des postes électifs aspirent à gérer les deniers publics, il serait intéressant qu’ils soient lavés de tout soupçon de fraude fiscale », recommande Bassirou Sawadogo, membre du groupe de réflexion sur les réformes électorales.

-le financement des partis politiques et de la campagne électorale : La CODEL pense qu’il faut améliorer la législation en matière de financement public et privé de la vie politique et légiférer sur le financement de la vie politique. Elle est favorable à une réforme du cadre juridique des partis et formations politiques dans le sens d’une réduction du nombre de partis politiques. « On peut limiter les partis politiques », a tranché Me Halidou Ouédraogo, président de la CODEL. Il poursuivra en disant qu’« un parti politique qui n’a pas de siège… n’est pas un parti politique ».

-candidatures indépendantes : Selon Daniel Da Hien, le vice-président de la CODEL, « aux législatives de 2020, ce sont six alliances et 30 regroupements d’indépendants qui ont pris part aux élections. Au final, aucun élu indépendant. Pourtant, ça devrait être la meilleure forme pour les candidats … Une révision du format s’impose donc pour l’adapter aux exigences du moment et corriger les incompatibilités dans sa mise en œuvre».

Après les audiences avec le MATDS et l’ONI, la CODEL compte poursuivre ces plaidoyers pour leur prise en compte pendant cette période de transition afin d’avoir une base solide.

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